Cabrerets – Pasturat – Arcambal – Cahors… Avant de passer le pont Valentré !

Objectif de base atteint aujourd’hui ! Mon idée de départ était de partir une semaine dans la Vallée du Célé de Figeac à Cahors (le Chemin vers Saint Jacques s’est rajouté après) c’est chose faite ! Je profite de la sieste de Coco pour faire le bilan de cette première semaine de voyage à pieds. Beaucoup de leçons déjà…!

Malgré les chaleurs que nous avons subies sur le Causse cette semaine, les nuits sont très humides et fraîches, voire froides. Je mesure l’importance de passer des nuits vraiment reposantes qui redonnent vraiment de l’énergie et du moral et qui régénèrent le corps. Nous avons parfois eu froid, je regrette d’avoir renvoyé le drap de sac de couchage thermique (qui fait quand même gagner trois précieux et très appréciables degrés !) et Coco récupère la doudoune sans manche une bonne partie de la nuit ! Et à en voir sa tête, cette initiative semble bien venue. Je tenais absolument à en emporter une doudoune sans manche, maintenant je sais pourquoi !

Malgré tout nous sommes attachés à un certains confort. Je fais en sorte de dormir chaque soir près d’un point d’eau potable pour que l’on puisse bien se réhydrater. Et pour que je puisse me laver, faire une « lessive » (au moins de culotte…). Les poches à eau fournies avec le sac de bât de Coco se révèlent très utiles pour la douche en pleine nature. Et pour les jours de grande chaleur où les points d’eau se font rares… Nous avons, à deux reprises, dû marcher près de 20km dans la journée pour refaire le plein d’eau. Mes angoisses à ce sujet sont toujours bien présentes : la peur de manquer d’eau et de nourriture, notamment pour Coco, alourdi considérablement le sac… Pourtant, cette semaine nous n’avons manqué de rien. Donc j’ai plutôt intérêt à alléger tout ça ! Surtout les jours où je porte le sac de Coco, comme aujourd’hui. Il a une patte qui le fait souffrir depuis Pasturat et refuse de se laisser soigner le soir… Pas le temps de faire du médical-trainning du coup on passe en mode muselière tissu nylon et voix autoritaire… J’aime pas mais de cette manière ça se fait. Bonne idée d’avoir pris cette muselière, surtout avec un Coco qui ne supporte aucune auscultation !

Les peurs diverses, l’euphorie du départ, l’émerveillement devant les paysages, la dureté du dénivelé et des changements brutaux de températures, les loupés dans l’organisation des étapes, le poid des sacs à dos, la disparition des balises… héhé, oui. Il y a eu un loupé sur le chemin de Pasturat à Arcambal : sur le GR36 j’ai suivi, à un moment, l’ancien tracé le long duquel certaines balises étaient effacées… Petit coup de panique de perdre la trace, en pleine chaleur du Causse, au milieu de nulle part… J’ai voulu le faire à l’intuition mais la panique a pris le dessus et j’ai finalement sorti le smartphone… Honte à mes principes !!! Il y avait du réseau et même si le point GPS s’amusait à bouger dans un rayon de 500m (merci la technologie) j’ai fini par me repérer et suivre le chemin que j’aurais choisi d’instinct. Rassurée de retrouver des balises toutes belles et neuves ! Et de voir que ma première idée était la bonne. Ceci dit j’étais quand même bien en colère et vexée de nous avoir rallongé l’étape de près de 2,5km. Heureusement que le soir nous avons été accueillis à Arcambal chez des amis de ma soeur, une pause dans le confort d’une vraie douche, d’une vraie lessive et d’un petit chalet confortable pour la nuit ! Merci à eux, ça nous a redonné le moral pour poursuivre jusqu’à Cahors le lendemain.

Arrivés à Cahors nous avons fait halte à l’Octoir du pont Louis Philippe. Premier signe de se trouver sur le GR65 ! Laurent nous a accueillis très chaleureusement avec une tisane, une gamelle d’eau pour Coco et des toilettes ! Un joli tampon sur la Crédencial qui commence à se remplir joliment. C’est là aussi que nous avons rencontré les premiers Pèlerins, notamment Christophe, parti du Puy en Velay qui a traversé l’Aubrac dans la neige ! Très peu pour nous… Nous n’avons pas encore l’option Warrior suprême dans nos sacs ! Il m’a fait rêvé avec son sac minuscule… Une rencontre inspirante qui me rappelle que je suis toute neuve dans cette aventure. Chaque jour nous prenons un peu plus nos marques : je refais le sac différemment tous les matins avec l’objectif de trouver la meilleure organisation pour limiter le volume et accéder logiquement aux affaires. Pas simple en réalité… Et pourtant, à Brengues, le matin du troisième jour, j’ai renvoyé pour 1,640 kg d’affaires ! Que des choses qui me servaient… Et qui me manquent. Tout ce que j’ai pris dans mon sac je l’utilise, hormis les pinces (tiques, épiler et nourrice) qui pour l’instant restent au chaud au fond de la trousse de toilettes. Je parle peu des ampoules car j’en ai qu’une qui ne me gène absolument pas. Pareil pour les douleurs : à part le genou droit qui ramasse dans les descentes et un peu les épaules en fin d’étape, tout est ok et ça, c’est vraiment un cadeau ! Je repense parfois à l’année 2019, pendant mon sevrage, où je pouvais à peine me rendre d’une pièce à l’autre, au bord du malaise cardiaque… Tout mon Etre à bien cheminé depuis cela et ça me rempli les yeux de larmes de Gratitude d’y songer quand le poid de mon sac m’écrase dans une montée en plein Soleil !



Je n’arrive toujours pas à croire que j’ai entrepris cette aventure… Coco s’est réveillé, nous allons traverser le Pont Valantré et attaquer la côte qui se cache derrière ! Quitter la ville me motive. Quelques heures urbaines me suffisent largement, surtout après la semaine que nous avons passée. Il y a beaucoup de pluie annoncée cette semaine… J’espère que la motivation y survivra ! La suite au prochain épisode… Buen Camino !!
PS : j’ai laissé tomber PolarStep… Le blog me suffit pour le quota de virtuel hebdomadaire…!
